Atelier d'espace urbain

Actualités

ROUTE « MERVEILLEUSE » : UN TOPOGRAMME POUR LA RECHERCHE

Assemblée générale plénière de la Société archéologique de Namur, aux Archives de l’État le 12 juin 2025. Exposé intitulé : « route ’’Merveilleuse’’ : un topogramme pour la recherche », à l’occasion de la parution des Annales la Société archéologique de Namur, où est publié l’article : « route "Merveilleuse" à Namur... pourquoi pas Georges Hobé ? • Projet écarté en 1906 pour celui des Ponts et Chaussées ».

Illustration principale

 

EXPOSÉ ASSEMBLÉE GÉNERALE SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE NAMUR 12 JUIN 2025

 

Dans le prolongement du livre Georges Hobé a-t-il modernisé Namur ? (2022), un article est publié dans les Annales la Société archéologique de Namur (Tome nonante-huit, 2024, pp. 236-267) : route « Merveilleuse » à Namur... pourquoi pas Georges Hobé ? • Projet écarté en 1906 pour celui des Ponts et Chaussée. Comme la généalogie de cette voie d’exception comporte encore des inconnues et des zones grises, au fil de son histoire comme dans son évolution actuelle, l’article propose un aperçu du processus de conception et de réalisation entre 1905 et 1914. Si Georges Hobé n’en a pas conçu les plans, il était cependant un protagoniste important des Grands travaux, avec la responsabilité artistique sur ce qu’on désignait alors comme le Boulevard circulaire. Sa mission était menée en étroite concertation avec les Ponts et Chaussées, en particulier le département dirigé par Théophile Dethy. Ce vaste projet urbain comprenant en outre l’ensemble du Stade des jeux et du Théâtre en plein air avec leurs abords, ainsi que le Promenoir de Meuse avec divers petits squares et le Nouveau Kursaal ceinturé d’un vaste jardin, reposait sur quelques axes forts : a) desserte multimodale du nouveau parc des hauteurs imaginé par Élie Laîné, englobant les concessions de Namur-Citadelle et du funiculaire ; b) réinvention du paysage à partir des ouvrages de génie civil en lieu et place du glacis défensif désaffecté ; c) intégration des fortifications accessibles au public dans un site dévolu à la détente et aux loisirs ; d) création d’équipements culturels et sportifs à une échelle inédite à Namur. La route « Merveilleuse » apparaît dès lors comme une clé de lecture pour l’ensemble du versant Meuse de la Citadelle, depuis le Milieu du Monde jusqu’au fleuve.

L’exposé du 12 juin 2025 proposait un topogramme des recherches en cours, basé sur les interactions d’une trentaine de fonds matériels ou numériques, ce qui a permis de mettre en évidence nombre d’informations encore inédites ou très peu connues. Cet outil d’investigation appelé à se développer avec l’augmentation des ressources en ligne permet d’écrire des équations conduisant à des concomitances aussi surprenantes qu’éclairantes. Sur cette base, a ainsi été mise en exergue la préférence accordée au projet des Ponts et Chaussées, l’étude conjointe de la chaussée et de la ligne ferrée vicinale ou encore les différents chantiers confiés successivement à trois entreprises. D'importants documents graphiques ou photographiques inédits ont refait surface à cette occasion. Un volet de l’exposé portait sur les interférences entre aménagements publics et privés (notamment les deux sociétés Namur-Citadelle), tandis qu’un autre portait sur les « dégringolades » du Tienne qui rote, du milieu du XIXe siècle à 2019, avec focus sur une affaire judiciaire liée à la route « Merveilleuse », tranchée par la Cour d’Assise de Liège en 1928.

Ce survol de l’évolution du site est d’autant plus nécessaire que ses deux extrémités sont dans l’actualité, avec d’une part les transformations de l’ensemble formé par le Stade des jeux et le Théâtre en plein air (avec amputations et greffes), et de l’autre, après le traitement malencontreux de l’ex-Nouveau Kursaal, avec les velléités de protection du Promenoir de Meuse sur base d’un dossier monté par l’AWaP, avec avis favorable de la CRMSF, en attente d’une décision ministérielle pour l’ouverture d’une enquête publique. L'absence d'un master plan de paysage est assez grave pour justifier une attention accrue sur un site mésestimé car sous-étudié jusqu'ici.

 

Illustrations

1
Extrait du plan joint à un rapport n°895/10 du 13 avril 1906 de Théophile Dethy montrant le tracé de ce dernier... préféré à celui de Georges Hobé. Archives SPW • Direction des Routes de Namur.
2
Extrait du plan du Boulevard circulaire, « Section comprise entre l’Avenue de La Plante et l’entrée du Donjon », signé par Théophile Dethy (29 septembre 1909) et l’entrepreneur Smis-Valcke (7 septembre 1910). Archives SPW • Direction des Routes de Namur.
3
Détail d’une photographie du chantier à hauteur de la rampe en site propre du tramway, par l’entreprise Smis-Valcke, ca. 1911. Archives du Ministère des Travaux publics. Service photographique. Photothèque. Série 1 (1896-1950).
4
Tassement du remblai du Tienne qui rote établi après le glissement de terrain du 23 novembre 2019. Photo Raymond Balau, 26 février 2025.