Atelier d'espace urbain

XXe siècle

2. PROTOCOLE

coming soon

Illustration principale

 

PROTOCOLE DE RECHERCHE

[état au 27 02 2025 • compléments infra]

 

00     L’explicite du titre du projet                      

 

ARCHI            

Bâti au sens large, yc l’espace urbain, préféré à une conception obsolète du patrimoine bâti (par exemple basée sur des styles de façades), qui procède de têtes de gondoles (cabinet de curiosités pour destinations touristiques), ce qui induit une histoire de l’architecture faussée car très artificielle. Donc au sens large.

XXe        

Production d’architecture durant cette période sans la déconnecter avant / après, dans le respect des temporalités du champ de base : tout ce qui s’est construit jusqu’hier soir, à quoi il faut appliquer du discernement, des connaissances, des critères, une herméneutique, ... et de l’imagination. Il ne s’agit ni de fantômes ni d’utopies, mais de ce qui est là et de ce qu’on peut en savoir pour l’avenir.

ARCHIVES     

Il ne s’agit pas d’archivistique mais d’examiner toutes les sources pour les mettre en relation par décloisonnement des intervenants : MO, architectes, ingénieurs, politiques, entrepreneurs, critiques, etc., en évitant les étiquettes et a priori stylistiques, pour préférer dire, dans chaque cas, ce que c’est, de manière adéquate et détaillée, en évitant les leurres de la patrimonialisation pas trop regardante mais politiquement « correcte ».

UTILES          

L’utilité recherchée concerne la connaissance des configurations matérielles du point de vue culturel, par la critique de ce qui est discutable, avec un désir de donner une épaisseur conceptuelle aux démarches à l’encontre du vite fait bien fait ou des politiques de l’autruche, à la recherche d’indices probants, révélateurs, éclairants, en veillant à connecter les bases de données les plus disparates par une contribution à leur interopérabilité.

 

01     Esquisse du protocole de recherche

01 PROTOCOLE >>> 02-04 INFORMATION-RÉFLEXION >>> 05 ACTIONS >>> 06 SYNTHÈSE >>> 07 VADE-MECUM

02-04 INFORMATION-RÉFLEXION

La phase 02-04 s’étend sur 9 mois (270 jours) et se subdivise en :

 

a) Définition

 

a.1      Champ

Identifier, valoriser, interconnecter et utiliser les archives de l’architecture du XXe siècle en vue d’effets concrets sur le terrain (connaissance, protection, imagination). Le terme architecture est entendu dans un sens élargi à l’art public, à l’aménagement urbain, voire au paysage, si un projet existe (urbaniste, architecte, ingénieur.e, paysagiste, artiste,...). Les dialectiques de l’attribution de valeur aux faits architectoniques comme aux dispositions pratiques, en direction des archives à partir de recherches aujourd’hui, ont une dimension critique à la fois réflexive et spéculative à terme. Le projet qui déclenche la consultation des archives peut aller de la restauration à la destruction, de la conservation à la transformation radicale. Il ne s’agit pas de faire de l’histoire mais d’expliciter une situation aujourd’hui (ce que c’est par rapport à ce que c’était). Les événements sont passés, l’architecture pas. À la limite, même si un bâtiment a disparu, le site est toujours là, bien présent, de même que les archives qui informent sur l’épaisseur temporelle du modifié. La recherche prend sens avec la trouvaille, donc avec ce qu’elle induit, même fortuitement ou par erreur, plus souvent de manière volontaire, intuitive et surtout d’expérience. C’est une évidence de renvoyer à l’esprit préparé, à l’écoute flottante et, pour employer un gros mot, à la sérendipité. Oui, il y a quelque chose de magique à ouvrir des archives, en l’occurrence avec les clés de l’architecture. La lecture les transforme par l’interprétation, au travers non de grilles mais de matrices à équations sophistiquées, pour y faire advenir d’autres significations que celles d’origine. Le travail des décennies interfère, la masse critique d’informations en rapport a changé de nature, la portée des intentions initiales forcément scrutée à la lumière de ce qui a suivi ; c’est un champ complexe en expansion via le Web. Un petit jeu très spécial consiste à détecter ce qui, aux dates des documents, devait devenir détectable en d’autres temps. Les temporalités à l’œuvre procèdent d’allers et retours non linéaires, non bijectifs, loin s’en faut, surtout non congruents, ce qui invite à l’invention (comme on dit des spéléologues qui découvrent des gouffres : ils les inventent).

 

a.2      Modalités

1. Liste des chartes et règlements internationaux surplombant la conservation des archives et du patrimoine bâti. Exemple : l’ICA (Conseil International des Archives • Section des Archives d’Architecture • Manuel de traitement des Archives d’Architecture XIXe-XXe siècles). Avec liste de plateformes Web de recherche, comme l’environnement AGATHA (AGR-ARA).

2. Renvois vers les guides, manuels, revues, livres, la déclinaison en pleine expansion des sites Web et autres ressources accessibles dans le domaine public, pour les recherches de prime abord... sachant que la rareté des sources pertinentes croît avec cette expansion multidirectionnelle.

3. Identification des spécialistes en fonction des domaines, académiques, techniciens et autres.

4. Panorama des sources relevant a priori de champs ± voisins mais s’avérant éclairantes en fonction de sondages ciblés.

5. Détecter toutes sortes d’hybridations : instances productrices/conservatrices, fonds mixtes papier/data, ...

6. Indication de sources apparemment hors de propos mais utiles en fonction de questions spécifiques.

7. Faire le siège des fonds publics parfois peu accessibles (Régie des Bâtiments).

8. Évaluation de l’importance des contenus et des degrés de pertinence, adéquation, spécialités, ...

9. Pratique des rapprochements, recoupements, confrontations d’archives ne se raccordant pas, voire étrangères les unes aux autres.

10. Parfois, la consultation provoque la mise en ligne de fichiers résultants de scans demandés pour des raisons précises. Idem avec les inventaires qui s’étoffent.

 

a.3      Enjeux

1. Contribuer à une meilleure connaissance de l’héritage bâti du XXe siècle... en sortant du cadre spécialisé de l’histoire de l’architecture.

2. Allumer des contre-feux aux mécanismes néfastes au cas où l’information utile ne suffit pas... en activant des contacts pour faire parvenir l’information là où elle est utile.

3. Susciter une amplification des imaginaires liés aux cas étudiés, à valoir pour les projets en cours ou à venir.

4. Tenter de débrouiller l’écheveau des ressources mixtes matérielles/numériques, en constante évolution et amplification, avec de grands manques d’interconnexion.

5. Il s’agit au bout du compte de lutter contre l’amnésie et les mémoires sélectives ou trop courtes, pour maintenir l’architecture et ce qui s’y noue dans le champ culturel actif, en déjouant les malentendus de toutes sortes, fortuits ou entretenus à dessein, ainsi que les manœuvres d’évitement (Thème du « Patrimoine gourmand » pour les Journées du Patrimoine 2025 en Wallonie), la légitimation du patrimoine « à l’ancienne » comme forme d’autisme, l’idée de « moratoire sélectif » au bénéfice des chasses gardées, les scléroses de mécanismes aberrants aboutissant à la disparition d’œuvres intéressantes « en toute légalité », etc. En d’autres termes, il est important de savoir quelles archives prendre en compte, et comment, et pourquoi, et quand, et sous quel angle, pour lutter contre la détérioration d’une ambiante culturelle encline à ne pas trop s’embarrasser de données historiques, au profit des délices de la curiosité, des bénéfices de la vigilance, des joies du décryptage, des plaisirs de la trouvaille et des bonheurs du partage. Ce qui revient aussi à s’opposer au très opportuniste  « circulez, y a rien à voir » en tablant sur les vertus protectrices de l’information correctement sourcée.

6. Développer une attention à la dissociation/dissémination de sources utiles noyées dans des ensembles apparemment sans rapport, aux stratégies et tactiques des recherches digitales avancées plein texte ou autres.

7. Sur le terrain, les ratés ne manquent pas, qui sont des dénis de culture par manque de mémoire vive, donc des formes de censure.

 

a.4      Objectifs

1. Identifier ce qui peut entrer dans le champ des archives d’architecture au sens large, à prendre en considération en fonction des cas étudiés. Les centres spécialisés en architecture ne conservent en général que les archives des instances productrices liées à la conception et à la réalisation des cas de figure, à quoi il faut ajouter celles issues des administrations, des médias généralistes ou spécialisés, à quoi il faut ajouter les archives détenues dans le privé et toutes les études et publications a posteriori.

2. Élaborer une réflexion structurée pour améliorer la connaissance de l’architecture du XXe siècle sur base des archives où elle s’origine, avec l’éclairage des contextes politiques, socio-économiques, anthropologiques et autres.

3. Proposer l’outil du topogramme indexé pour le repérage dans un matériel archivistique disparate, dispersé, lacunaire, parfois en mauvais état ou mal référencé, voire conservé dans de mauvaises conditions, pour ajouter à la découverte des pépites qu’il contient : un savoir issu de croisements et de recoupements de documents sur supports variés (écrits et dessins manuscrits ou imprimés sur papier, photographies, documents audio-visuels le cas échéant, et toutes les transpositions et extrapolations numériques).

4. Formuler des hypothèses de travail en fonction des types de situations et des circonstances passées, présentes et à venir justifiant leur étude, avec pour préoccupation l’interopérabilité des sources.

 

a.5      Numérique

1. Le nombre d’institutions ou associations qui se dotent de plateformes en ligne, avec inventaires et catalogues, photothèques et hyperliens divers, est en augmentation. Celles qui dépendent des institutions fédérales ou régionales, ou certains centres d’archives spécialisés, sont très structurées, répondant à des logiques similaires pour l’accès aux données, mais bon nombre laissent à désirer (communes, asbl, ...). L’ensemble ne se raccorde pas quant aux contenus. Il y a donc lieu de se pencher sur ce que cachent les faux-raccords ou les absences de connexions. Chaque recherche impliquant la production d’une cartographie spécifique des ressources en ligne pour en déduire des articulations pour les recoupements et confrontations de sources. C’est une des raisons les plus évidentes de proposer les topogrammes indexés.... en tenant compte de l’état réel des fonds et du chaos ± structuré qu’ils forment.