Atelier d'espace urbain

L'image de cet incendie entrera dans l'histoire de l'architecture. Il s'agissait du Foyer social de l'ESMA à Auvelais, œuvre des architectes Roger Bastin et Jacques Dupuis (1953), qui faisait suite au Foyer social qu'ils venaient de terminer à Malmedy pour l'ESMA (en partie détruit ou dénaturé récemment). Ces deux ensembles sont des repères incontournables pour l'architecture post-WWII en Belgique, lisibles à l'échelle internationale, et détruits "en toute légalité" ! Ce double cas de figure est le point de départ de la Recherche LABEL Cellule archi 2025-2026 qui porte sur le recours aux archives d'architecture au sens large, afin que la dimension culturelle de cette matière ne soit plus négligée par les responsables administratifs de cet héritage, en l'occurrence celui du XXe siècle, de loin le plus et le mieux documenté. Cliquer sur le titre ou l'image à la une pour accéder au plan du site.

À l’occasion de la rencontre 02 10 25, un bref exposé offre un survol des recherches en cours, des échecs, des tentatives et des actions concrètes (publications, procédures induites, etc.). La méthode, à ce stade, est chaotico-rigoureuse. Un essai qui sous-tend la démarche a été commencé au printemps mais mis en stand-by pour cause de rédaction de dossiers durant l’été, afin d’ouvrir des champs de recherche pour des investigations poussées durant ± un an, via le principe du topogramme, pour conduire à la rédaction du vade-mecum en automne 2026, vade-mecum qui ne reposera pas sur un schéma plan-plan mais plutôt sur une critique prospective des pratiques actuelles vis-à-vis des archives de l’architecture et de l’espace urbain au XXe siècle, avec des incitations à la recherche, à la réfutation, à la diffusion, etc.

Comme indiqué dans l'article "ROUTE « MERVEILLEUSE » : UN TOPOGRAMME POUR LA RECHERCHE", la présentation de l'étude correspondante devant l'Assemblée générale plénière de la Société archéologique de Namur le 12 juin 2025, aux Archives de l’État à Namur, a mis en évidence le topogramme des ressources archivistiques au sens large, permettant de lever une série d'inconnues quant aux projets et chantiers de cette voie d'exception, tout en enrichissant les arguments sur lesquels appuyer des synthèses quant à une évolution rapide. L'exposé en question était aussi l'occasion, dans la logique du topogramme, de faire un pas de plus en signalant une intéressante concomitance entre le "Projet des promenades de la Citadelle" (1893), conservé dans les collections de la Société archéologique de Namur, et des écrits se trouvant dans celles du Palais royal à Bruxelles. Il n'en fallait pas plus pour qu'un second article soit demandé, portant cette fois sur Elie Lainé et le contexte qui a porté son projet, entre les autorités royale, nationale, provinciale, communale et cet architecte paysagiste encore méconnu.

Il est rare que l'art conceptuel soit associé à une réflexion critique sur l'architecture du XXe siècle. Cela semble pourtant aller de soi pour une période où les deux étaient dans un contemporanéité de fait. Le recul historique, grâce aux innombrables études qui existent à présent, permet de proposer librement des points d'intersection pour le moins éclairants, entre des champs souvent éloignés quant à leurs références, mais dont le télescopage met en évidence des enjeux de pouvoir, des lectures empreintes de sciences humaines et sans doute des arguments non coercitifs - pourvu que l'information tirée des archives directes soit précise, ample et structurée - pour le déploiement de projets articulant de manière franche respect et prises de risques. Un tel cas de figure existe à Liège, pour l'ensemble Chiroux - Kennedy - Croisiers, promis à une reconversion complète.

Au titre des actions de terrain, trois dossiers ont été élaborés durant l'été 2025, en vue de développements liés à certains des six cas de figure à la base de la recherche, en l'occurrence, les cas A.1 - Pavillon de la Belgique à Venise 1907-1997, A.2 - Diorama de la Cité mondiale à Genève 1929 et C.2, route "Merveilleuse" à Namur 1893-1914. Ces dossiers ont pour finalité des publications scientifiques montrant comment l'élargissement des ressources archivistiques contribue à une histoire plurielle de l'architecture au XXe siècle, non seulement élargie, mais approfondie et propulsée vers de futures recherches, sur base d'archives conservées en tout ou en partie en Belgique, augmentées des sources Web en pleine expansion, le tout consolidé par un travail de terrain substantiel... en s'accommodant de difficultés majeures, comme l'indifférence de beaucoup d'administrations et la situation catastrophique des Archives de l'État.