01 / 20 / 2022 04 27
« Traversée. »
Document, A. Goeydan in Cordées de la nuit. La spéléologie en Belgique, Jean-Pierre Van den Abeele (1954), édité par Arts et Voyages, Lucien de Meyer (Bruxelles). Bibliothèque du patrimoine souterrain, Maison de la Spéléologie, Namur.
Remarque • — Le spéléologue flotte et avance dans le noir du petit format d’impression, ramant dans l’air pas moins noir. Son canot pneumatique a le léger crème du papier dont la référence manque au colophon. Une autre lampe ou un flash capte l’allure de bouée-coléoptère atrophié. On ignore s’il est question de régime de crue. Peut-être est-ce une grotte naturelle peut-être un gouffre mais ni localisation ni altimétrie, c’est d’abord une pièce d’archive publiée en 1954. Ce canot navigue moins sur un plan d’eau souterrain que dans les temps géologiques.
Lexique • — (tlfi) « La ligne de flottaison sépare les œuvres vives ou carène des œuvres mortes ou accastillage, quand le navire est en pleine charge. »
Digression • — La notion de ligne de flottaison n’est spécifique ni à la navigation intérieure ni même à la navigation tout court. Tout ce qui flotte ne navigue pas — cf. les flotteurs souvent liés à des installations fixes — et tout ce qui est en partie immergé n’a pas nécessairement de ligne de flottaison — enrochements, pieux, palplanches, ancres, … — ; par contre toute ligne de flottaison est indéfectiblement liée à la surface de l’eau, même au radoub ou en cale sèche (flottante ou non). Toute ligne de flottaison coïncide même avec deux niveaux, celui de l’eau, qui dépend du débit, des retenues, celui déterminé par la poussée d’Archimède, c’est-à-dire par une force qui s’exerce dans le champ de gravité du fluide d’une certaine densité qu’est l’eau (équilibre entre poids et poussée ascendante à partir de quoi se définit la flottabilité d’un corps). Bref, une ligne de flottaison ne s’observe que dans certaines conditions. Une des composantes de ce travail de Maxime Brygo tient donc moins à la mise en évidence d’un principe technique stricto sensu qu’à la prise en compte des contingences, des astreintes, des conditions matérielles de tout ce qu’implique la maîtrise plus ou moins fine des lois physiques dans l’interférence du contrôlable et de l’aléatoire. Une part de l’hydraulique fluviale tient donc à la logistique d’un équilibre paramétré pour limiter les variations à certains endroits en fonction des événements qui affectent le territoire en rapport direct ou indirect. Pour le dire vite, c’est la relation entre une péniche qu’on charge et la pluviométrie d’un bassin versant.
Voir le site de Maxime Brygo.